À propos de l'étude "GEORGES GUÉTARY, langage de l'Image"
Dans sa réaction engagée du 25 mars 2009, Patrick58 identifie finalement Georges Guétary à "Un Artiste passionnant !".
«D'autres le sont tout autant», rétorquera-t-on sainement.
Car "passionnant" signifiant proprement qui suscite, qui déclenche la passion, nous abordons les aires malsaines de la partialité, du parti pris et du fanatisme aveugles et sourds.
Or, Georges Guétary a eu —et garde encore— ses… "fans".
Or, attentif aux tendances, faisant et défaisant les modes, le "showbiz" exploite cette propension naturellement juvénile pour la prolonger et déposséder ses proies de l'esprit critique et du juste goût. Qui contrairement à ce qu'on dit se discute, puisqu'il est objet de ces manipulations mercantiles à effet de dépossession spirituelle ou du moins sensée. On comprend à cet égard les détracteurs évoqués dans le billet précédent.
Ainsi faudrait-il entraîner à juger de la qualité intrinsèque d'un artiste.
Comment ?
Par confrontation à des critères aidant à déterminer le bien fondé d'une admiration, du moins d'une appréciation ?
Mais n'est-ce là entraîner vers une autre soumission, dont auraient été victimes d'ailleurs les intellectuels allergiques à Georges Guétary ?
"Un Artiste passionnant !", l'expression peut avoir en deuxième sens moins partial, moins fermé qui mobilise probablement Patrick58 celui non aliénant de "passionnant à suivre", soit captivant, enthousiasmant; pour telles raisons consciemment définies.
Mais "raison", "conscience" ne s'opposent-elles pas à "élan", "émotion" ?
«Il faut en toutes choses garder le cœur conscient», invite ainsi en substance Bruno Bettelheim.
Si nous retenions d'abord et avant tout la notion de chant et de voix ?
La sortie toute récente de l'intégrale quasiment de Bless the Bride fait entendre Georges Guétary plus avant que par les disques qui l'ont popularisé, mettant bien autrement et plus justement que les films de la même époque la force et la puissance de la voix sans en altérer la couleur, critère à ma perception fondamental.
Hors prises discographiques, une séquence du film Une fille sur la route met également en valeur cette même qualité vocale (vocalises de la scène de la prison).
Georges Guétary se serait-il ainsi laissé fourvoyer ? Aurait-il préféré la voie du succès à celle de l'opéra comique ou du concertiste ?
Lui-même prétend modestement qu'il n'était pas de ces voix-là et qu'il dut beaucoup s'entraîner pour la partition de Baron tzigane, tandis que Maurice Lehmann, directeur du Châtelet se dit inquiet quant à la puissance vocale du créateur de Pour Don Carlos…