À propos de l'étude "GEORGES GUÉTARY, langage de l'Image"
Le propos
Catapulté en tête du vedettariat de la chanson en 1944-45, Georges Guétary est aussitôt et pour très longtemps devenu une très grande figure du disque, du tour de chant, de l'opérette et du cinéma.
C'est que par sa voix, par son chant, il a aussitôt fait germer dans l'imaginaire un personnage fascinant .
C'est que par son physique séduisant, le cinéma et la scène tout aussitôt ont donné traits attendus à ce personnage : l'image, l'imaginé, devenait, était ce personnage; idéalement.
Personnage factice d'opérette ?
Image simpliste, complaisante et illusoire ?
Image d'écoute distraite en ce cas. Incomplète, tronquée, trompée.
L'examen du répertoire, en effet, impose une thématique dans laquelle six sujets principaux ont leur avers et leur revers ayant composé au cours du temps un personnage bien plus complexe que celui banalement perçu, ainsi que tenait à le révéler cet essai.
Surfait ?
Vouloir nier toute absence de trace ou d'expression d'admiration dans mon étude serait sot, lâcheté, parjure même. J'ai ainsi maintes fois pensé qualifier "essai" par "subjectif". Or, lancé, propulsé dans ce travail suggéré que je n'avais jamais imaginé accomplir, et me soumettant dès lors à l'exigence de l'analyse rigoureuse et à la confrontation des points de vue autorisés (la bibliographie les énumère), j'ai été le premier surpris par ma redécouverte de l'élaboration progressive de ce personnage si complexe qu'il se contredit même parfois, rendant ainsi humain l'idéal reconnu, l'idéal accueilli, tant par les hommes d'ailleurs que par les femmes.
Construction volontaire ou non de la part de Georges Guétary, peu importe à première réflexion, puisque c'est l'examen même du répertoire qui l'impose. Or le constat, la découverte suggérait la réflexion. Et "essai" dès lors pouvait, il me semble, être maintenu.
Car ce qui m'avait initialement touché, stupéfié, happé en mes 9-10 ans, et qui me tiendrait en son… filet, c'était la voix, le timbre, la couleur vocale si particulière.
Ce qui me fit d'abord réagir en réponse à l'ami d'adolescence qui m'a insufflé cette idée d'un livre : «Ce qui m'intéresse, ce qui me touche, c'est sa voix, la couleur de la voix : comment veux-tu que j'écrive un livre sur ce sujet ? Après une page, disons cinq peut-être, j'aurais fini. Si j'y arrive, car c'est difficile de décrire une voix avec volonté d'éviter, de rejeter les qualifications communes et passe-partout !»
Et c'est ainsi, pour résumer mon histoire personnelle, mon cheminement sensoriel avec le timbre Guétary (André Dassary, Fred Mella et dans une autre tonalité Guy Marchand principalement, d'autres aussi qui ne me reviennent pas en mémoire immédiate, me "parlent" eux aussi —sans mots), que j'ai forcément adhéré au répertoire et au personnage puisque le contenu, les paroles n'étaient pas ce qui m'importait —le dit était ailleurs !— : c'est beaucoup plus tard par réflexion que je me dis : «Que n'a-t-il pu, ainsi que Montand, faire d'autres choix plus… intelligents !». Mais était-ce —est-ce ?—, ainsi que Boris Vian l'a fait comprendre, concevable ? Juliette Gréco pourtant…
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