• Georges Guétary, le mal compris ?

    Georges Guétary fut si rapidement une grande vedette
    qu'il fut vite assez définitivement étiqueté.
    Pour adulation des uns.  Pour mépris des autres. 

    N'apprécie pas Guétary qui veut.

    Qu'est-ce qui vous a pris d'écrire sur ce personnage ?» 1 en dit long par son sous-entendu : «Quand on se tient,on se garde d'apprécier ce type de chanteur !»
    Et me voilà pour le coup catalogué, discrédité. 2
    Car Georges Guétary, c'est dit par la moue, la fine bouche, sinon carrément comme ici, ne peut convenir qu'au bas peuple, n'est-ce pas, inculte et crédule, évidemment.

    Dessin de Christian VigneronLe répertoire de Georges Guétary, c'est la chansonnette avant tout, et son acoquinée l'opérette, autre sous-produit, n'est-ce pas ?

    À quoi bon discuter : remontons aux faits.

    En 1944-45, Georges Guétary éclate : sa voix, son chant font se dessiner un personnage dans les esprits.
    Le cinéma tout aussitôt confirme ces traits imaginés —confirme l'image— : c'est commun à celles et ceux qui ont été happés 3.
    Et l'image revient, et continue de chanter encore et encore. Répondant, il faut le supposer, à un appel des tréfonds de l'être, homme autant que femme, sinon davantage.
    Or voilà où la faille va se creuser : ce personnage-là, justement, est trop factice, trop… image : l'esprit raisonnable n'en veut pas —ne peut l'accepter— : haro dès lors sur celles et ceux qui n'en démordent pas !
    Gene Kelly & Leslie Caron ex "An Americanin Paris" © MGMOr, ne voilà-t-il pas que ces imbéciles-là triomphent ? 4
    Le Personnage, en effet, est ravivé à Londres où son triomphe le fait se recréer à Broadway qui lui décerne le premier prix d'interprétation étrangère après que le Québec à son tour l'avait définitivement adopté.

    Hollywood alors s'en mêle pour une reconnaissance mondiale, mais "son" public n'apprécie pas le rôle d'antihéros perdant que lui a attribué An American in Paris.



    1 sic, en séance de signature de GEORGES GUÉTARY, langage de l'Image

    2 «Quoi! Tu aimes Georges Guétary, toi ?», me fut-il ainsi, par ce détour interrogatif, reproché par une collègue.  Qu'étais-je encore à ses yeux, et… comment, surtout, pouvait-on me garder encore dans la profession ?

    3 «Je me rappelle, confie José, je descendais les escaliers de la gare, entre les voies, et j'entends sa voix, l'appel de sa voix pour la première fois : je suis resté en arrêt.  Ça ne m'a plus quitté.»

    4 L'imbécile est proprement un individu resté à l'âge mental de 7 ans.

    Légendes et droits :

    1. L'image fatale, © Christian Vigneron; 
    2. Antihéros par triomphe de Gene Kelly, DR MGM.
    "GEORGES GUÉTARY, langage de l'Image" »

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  • Commentaires

    1
    Patrick58
    Mercredi 25 Mars 2009 à 22:11
    Georges était un artiste multi-facettes et multi-culturel.
    Un Héros des temps modernes, un Acteur des temps modernes.
    Un Artiste passionnant !
    2
    Vendredi 3 Avril 2009 à 21:27
    "Artiste passionnant" me plaît beaucoup.
    Cette réaction aura servi d'angle d'attaque à mon deuxième éditorial.
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